1991 – Franck Thilliez #272

Vue : Décembre 1991, Franck Sharko sort de l’école et rejoint le 36 quai des Orfèvres en tant que jeune inspecteur. Alors qu’il est mobilisé sur l’affaire des Disparues, un homme en panique débarque au 36 muni de clichés d’une femme séquestrée. L’homme a vraisemblablement été choisi pour découvrir cette horreur. Derrière la photo une adresse… Et la première enquête de Sharko commence dans un enfer peuplé de prestidigitation et de sorcellerie.

Sharko est un personnage bien connu des lecteurs de Franck Thilliez. D’où venait-il ? Pourquoi est-il devenu inspecteur ? Comment était-il plus jeune ? Les lectrices et lecteurs se posaient apparement beaucoup de questions au sujet de ce personnage. Voyager dans le passé pour suivre sa première enquête est l’occasion pour l’auteur de répondre à ces questions.

C’est ce retour dans le passé que j’ai beaucoup apprécié. Revenir au début des années 90. Les ordinateurs commencent à investir les bureaux, les recherches de l’ADN sont à leurs prémices. Il n’y pas de portable et pas d’Internet. Mener une enquête est différent. À l’ancienne ! Les indices sont plus ardus à dénicher. Les interrogatoires souvent dépendants de la mémoire des interrogés. Les astuces s’avèrent donc indispensables et celles de Sharko sont d’ailleurs audacieuses pour parvenir à ses fins.

Fidèle à lui même, Franck Thilliez commence fort dès les premières pages. Comment ne pas être happé par cet épilogue pendant lequel mon cerveau fonctionnait déjà à 100 à l’heure pour comprendre comment c’était possible ? À partir de là, je ne pouvais plus lâcher 1991. Je voulais savoir. Chaque jour, j’attendais que le soleil se couche pour, la nuit venue, me plonger dans cette sombre histoire.

Sombre, ce n’est rien de le dire. Scènes de torture, virée dans le quartier de la Goutte d’or des années 90, vaudou, pédophilie… Nous avons là un bon concentré d’horreur et de douleur. Il y a également cette noirceur qui s’infiltre goutte à goutte chez ces professionnels du crime. Sharko y pense souvent. Comment ne pas perdre pied dans la folie ? Comment préserver la femme qu’il aime de ce coté obscur de l’Homme ? Et c’est d’autant plus dur et touchant quand on connaît le futur de ce personnage…

Enfin, et c’est aussi ce qui rend les romans de Franck Thilliez plus riches, c’est la partie humaine, les coulisses de la vie à la criminelle au 36. Les bagarres internes, la solidarité aussi. Les sacrifices de la vie privée, les erreurs, l’adrénaline… Dans 1991, ces aspects apportent du relief et de l’humain. Oui, inspecteurs ou pas, ils n’en restent pas moins des hommes et des femmes avec toute la vulnérabilité que cela implique.

Ouïe : Un cadenas que l’on déverrouille

Goût : Un sandwich

Odorat : La pourriture

Toucher : Une poupée vaudoue

Éditions : Fleuve éditions – Collection Fleuve noir
Pages : 498
Prix : 22,90 euros

Laisser un commentaire